Une histoire de famille

Avant d'appartenir à mes ancêtres, les deux bâtisses - qui composent la "Casa Anghjulella" - ont été, au fil du temps, la propriété de différentes familles. A la fin du XIXe siècle, elles ont été rachetées par la sœur de mon arrière-arrière-grand-père. 
Mes aïeux, Jacques et Giacominetta Leonetti, y ont vécu avec leurs nombreux enfants dont Paul, Pierre, Battistina et Marie Anton'. 
Leurs descendants ont eu à cœur de préserver cette maison, même si elle n'était animée qu'au moment des vacances.
A mon tour, j'ai décidé de la faire revivre et d'y accueillir celles et ceux qui souhaiteront la découvrir.

La vie autrefois
à la "Casa anghjulella"

Mes ancêtres vivaient de peu, se contentaient de peu. L'oncle "ziu" Paul, journalier, travaillait le jardin potager de propriétaires fonciers du village. 
La tante "zia" Battistina, couturière, fabriquait les fameux costumes de velours que portaient les hommes. L'autre tante, Marie Anton', s'occupait de la maison. Elle pétrissait la pâte et cuisait, pour la semaine, le pain dans le four - restauré et à nouveau fonctionnel. 
Marie Anton’ nourrissait les poules en les appelant "piulelli piulelli, pilulellucci, piu piu piu", trayait le soir les deux chèvres au retour du maquis, au-dessus d’une grande casserole dans laquelle le lait était ensuite bouilli au feu de la cheminée.
Les repas se limitaient souvent à une soupe - que l'on préparait toujours dans l'âtre de la cheminée. On y mêlait les légumes du jardin : tomates, haricots verts, oignons, pommes de terre… On y ajoutait l’huile d’olive, épaisse, au goût âcre, que l'on avait obtenue par le troc et qui était conservée dans une jarre. Le souper, quant à lui, se faisait à la lueur d’une lampe à pétrole, dans la demi-pénombre et le silence.